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Par Sandra Fierro le 6 Juillet 2014 à 23:41
J’irai me perdre au fond de la garrigue blanche
parmi les chênes verts et les lézards lovés
dans les carrières mères de nos vieilles arches
et j’irai m’enrouler autour d’un olivier.
La joue contre ton tronc, mon sang contre ta sève
ouvre ton écorce, arbre, et laisse-moi rester
là, fondue en toi, je deviens bois, plus de rêves
je suis ta chaleur sèche et ta sérénité.
Ma terre, mes ancêtres, vous qui m’avez soutenue
sur d’autres continents, m’accompagnant partout
lorsqu’enfin maintenant me voilà revenue
vous ne répondez plus quand j’ai besoin de vous !
Si la poésie même n’est rien qu’une soupape
quelque sublimation d’un moi hypertrophié
à quelle porte close faut-il donc que je frappe
si ce n’est à ton tronc, mon antique olivier.
Dégage ma tête de ces torrents épais
donne-moi ta force, écarte les maléfices
si comme un dieu ancien tu veux un sacrifice
mon sang, je te le donne, pour un peu de ta paix.
mars 1997
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Par Sandra Fierro le 7 Juillet 2014 à 22:47
Les jumeaux arrivent à l’âge
où l’on apprend le bon usage
d’ustensiles intimidants :
le pot de chambre, la brosse à dents…
Tout seul voilà que l’on s’habille
oh ces petits doigts malhabiles…
On se bat contre un pantalon
qui remonte en tire-bouchon
on tiraille, on crie, on gigote
on s’empêtre dans sa culotte
on en pleure d’énervement.
Pourtant, pas question que Maman
vienne démêler l’embrouillage ;
on préfère hurler de rage
essayer encore et encore…
On n’y arrive pas, d’accord,
mais tout seul ! Le jour où Sophie
pour la première fois ne mit
pas de couche, Maman s’inquiéta
et plusieurs fois lui répéta
« Pas de pipi dans la culotte !
Attention ! » Notre Fifinotte
eut tôt fait de perdre patience
sous la maternelle insistance
et décida de protester
très grande dame impatientée
par une servante étourdie :
« Oui - ii - ii - ii ! A déjà dit ! »
Juin 1997
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Par Sandra Fierro le 10 Juillet 2014 à 23:41
Les premières admirations de mon jeune âge
reposaient oubliées, effacées... puis un jour,
de retour, j’ai plongé à nouveau dans ses pages.
Intactes ont surgi les enfantines amours
de la fillette qui, sous l’auguste dictée,
d’émotion en oubliait les s et les t !
Phrasé, musique, vagues où je me roule et nage
les ans n’ont pas tari la force qu’au détour
des mots à pleines mains je puise, savoure, partage ;
et ces textes houleux, dont le sens m’était sourd,
m’ont enfin déganté la main qui les sculptait
au temps où le plaisir s’appelait volupté.
Bourguignonne terrienne, indocile et sauvage
ma Méditerranée t’a conquise à son tour.
Quant la terre et la mer s’unissent sur la plage
l’empreinte de ton pas marquait le sable lourd.
Je suis née trop tard, me revient le regret
de n’avoir partagé l’air que tu respirais.
Octobre 1999
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Par Sandra Fierro le 11 Septembre 2014 à 23:03
Un ‘tit bout de trottoir
Entre porte et voiture
Le voyage est trop court.Un ‘tit bout de bonheur
Entre porte et voiture
Pourrais-je te le dire un jour ?Que je pars avec toi
Je vole, je rêve, je parle,
Je dis n’importe quoi.J’accorde mon pas
Je te regarde chaque fois
Moments heureux, pleinsOn arrive à la voiture
Je donnerais la lune
Pour qu’elle soit garée plus loin…juillet 2014
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