• 34 - L'estancia La Anita - La Patagonie tragique

    34

    Je reçus un jour un groupe de journalistes. Parisiens pour la plupart, ils appartenaient à des revues prestigieuses. L’un d’eux était Jacques Roure, alors à L’Express.

    On roulait en camionnette. Ils firent toutes les excursions, et pour les gâter un peu plus, au retour du glacier Perito Moreno, on passa par la estancia La Anita, 60 000 hectares. Ce n’est pas une des plus petites estancias, mais pas une des plus grandes non plus.

     

    Et nous sommes remontés dans le passé ouvrier de la Patagonie, camarade !

    Lorsque les Tehuelches furent définitivement dépossédés de leurs terres et réduits à la misère, on vendit les terres. En 1920, à l’époque où vont commencer les grèves ouvrières dans la province de Santa Cruz, Mauricio Braun, fils d’émigrés russes, possédait avec sa sœur Sarah Braun la Société Explotadora de Tierra del Fuego. Cette société rassembla jusqu’à 1 376 160 hectares, chiffre astronomique, dit Borrero (auteur espagnol d’un ouvrage à ce sujet), qui a difficilement été dépassé dans le monde. Sur ces terres il y avait 1 million 250 mille moutons qui produisaient 5 millions de tonnes de laine, 7 tonnes de cuir et 2 500 tonnes de viande par an.

    Sur le continent, selon un article de la revue Argentina Austral, éditée par le groupe des sociétés Braun Menéndez-Menéndez Behety, Mauricio Braun possédait :

    L’estancia Coy-Aike, à Santa Cruz, 100 000 ha ; à Chubut, les estancias Quichaura de 117 500 ha, Pepita de 77 000 ha, Laurita, de 57 500 ha et Laura de 10 000 ha … et ainsi il y en a des lignes entières.

    Les gauchos argentins qui travaillaient dans ces estancias ne restaient pas toujours en place. Fiers et indépendants, si le patron ou le contremaître ne leur convenaient pas, ils partaient ailleurs. On fit donc venir des ouvriers chiliens, plus dociles, et européens, espagnols et allemands pour la plupart, communistes ou anarchistes pour certains. Ils fuyaient la misère de leur pays et pour eux les salaires argentins dépassaient de loin ceux de leur pays d’origine.

    Mais les contrats ne spécifiaient pas si les pesos du salaire étaient chiliens ou argentins… et ce n’était pas du tout la même chose !

    Il se pouvait que le patron paye en monnaie qui n’avait cours que dans l’estancia. Alors l’ouvrier était contraint d’acheter dans les magasins de l’estancia, à prix d’or, et nulle part ailleurs.

    Par exemple, un calcul d’après le contrat de travail de l’entreprise Swift de Río Gallegos, 1921, montre qu’un ouvrier qui accomplit des journées de travail de 15 heures et demie (travail complètement insalubre) gagne :

    - pour 332 heures de travail : 215,80 pesos.

    Là-dessus on lui en retient :

    - 100 pesos pour contribution au voyage de Buenos Aires à Río Gallegos,

    - 50 pour la nourriture

    - 30 pour la « garantie »

    - 5 pour les peaux de mouton qui servaient de matelas.

    - 5 pour un tablier de peau.

    Reste : 28,50 pesos par mois.

    Les conditions de travail sont inhumaines. On nourrit les ouvriers de l’estancia toujours de viande de mouton (et non d’agneau). Ils dorment dans des caissons de bois sans matelas sur lesquels ils jettent des peaux de mouton pour les amollir un peu. Ils doivent acheter des bougies pour s’éclairer. Un paquet de quatre bougies qui se vend 50 centimes à Buenos Aires en vaut 80 à l’estancia. La nuit dans la province de Santa Cruz commence à cinq heures du soir et le jour à sept heures du matin pendant 9 mois par an…

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    Vue générale de l'abattoir Armour, à capital nord américain, situé à Puerto Santa Cruz. Photo de 1920.

     

    A cette époque, les comptes de la société Frigorífico Swift Internacional, publiés au Bulletin Officiel du 13 juin 1919 déclarent un bénéfice de 20 millions 988 mille 229 pesos et 71 centimes.

    En 1920, les ouvriers des campagnes de la province de Santa Cruz se mettent en grève. Ils demandent : un salaire minimum de 100 pesos par mois ; que dans une chambre de 4 mètres par 4 il n’y dorme pas plus que 3 personnes, avec des matelas sur les caissons de bois ; un lavabo et de l’eau ; des bougies fournies par le patron ; une salle de réunion avec chauffage, lampe et bancs ; une trousse de pharmacie « avec des instructions en espagnol » ; que le samedi après-midi soit exclusivement consacré aux ouvriers qui lavent leur linge ; que le repas se compose de 3 plats, en comptant soupe, dessert, café, thé ou maté ; que le matelas et le lit soient payés par le patron, les vêtements de travail par les ouvriers ; que les ouvriers ne sortent pas travailler aux intempéries ; que le patron ramène l’ouvrier là où il l’a embauché en cas de renvoi.

     

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    La grève fait tâche d’huile dans toutes les estancias de la province. Certains ouvriers pillent des estancias et maltraitent leurs occupants, alimentant ainsi la rancœur contre les grévistes.

    En janvier 1921 les ouvriers prennent l’estancia La Anita, et retiennent les propriétaires en otage.

    Une négociation donne à peu près satisfaction aux ouvriers, ce qui rend furieux les propriétaires fonciers. Loin de respecter l’accord, ces derniers commencent une série de représailles contre les ouvriers qui ont fait grève dans les estancias et au port de Santa Cruz.

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    A Río Gallegos, il existait une société ouvrière dont le secrétaire général était Antonio Soto, Espagnol arrivé en Argentine à l’âge de 13 ans.

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    Antonio Soto

    Lorsque des ouvriers de chez Swift vont lui exposer leurs doléances, il active ses réseaux et une autre grève générale commence le 25 mars 1921.

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    Travail des enfants à l'entrepôt frigorifique Swift de Rio Gallegos. En 1917 dans cette ville, il y eut une grève générale en protestation contre les châtiments corporels auxquels on soumettait les petits péons mineurs.

    Des divisions apparaissent entre les grévistes qui attaquent n’importe quelle estancia et prennent des otages, et d’autres qui veulent réserver ce sort aux seuls propriétaires qui ne respectent pas l’accord issu de la grève précédente.

    Les propriétaires des estancias appellent le gouvernement radical d’Ypólito Yrigoyen à la rescousse. Il envoie le 10e régiment de cavalerie, composé de 200 hommes, commandés par el colonel Héctor Benigno Varela. Il a des consignes claires de répression. Les grévistes à ce moment sont plus de mille.

    Extrait d’un rapport du colonel Varela :

    « … le maintien de l’ordre ne se faisait plus, la garantie individuelle, du domicile, de la vie et des estancias n’existait plus, pourtant protégées par notre Constitution ; que des hommes soulevés en armes contre la Patrie menaçaient la stabilité des autorités et ouvertement contre le Gouvernement National, en détruisant, en incendiant, en réquisitionnant des chevaux, des vivres et sortes sortes d’élements… »

     

    Varela instaure la peine de mort contre les ouvriers et les péons en grève, et commence à passer à l’acte en novembre (en été).

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    Ouvriers faits prisonniers. Ils seront exécutés.

    En décembre, ses troupes arrivent près du lac Argentino, à la estancia La Léona, où 100 ouvriers se rendent, tandis que 80 s’enfuient avec Soto vers l’Estancia La Anita.

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    Cernés par la troupe, les ouvriers votent pour le fait de se rendre, malgré l’opposition des anarchistes, qui n’avaient pas confiance dans l’armée qui les assiégeait. Les grévistes envoient deux délégués négocier les conditions pour se rendre, mais le capitaineViñas Ibarra, le second de Varela, les fusille sur le champ. Antonio Soto, qui était contre le fait de se rendre, s’enfuit au Chili à cheval dans la nuit, avec 12 camarades. D’après différents témoignages, ceux qui sont restés à la Anita étaient entre 100 et 200. Ils se rendirent sans condition le lendemain et Viñas Ibarra les passa par les armes.

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    Grévistes détenus à "La Anita", prêts à être amenés devant le peloton d'exécution. Lago Argentino, 8 décembre 1921.

     

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    Fosse collective de l'estancia "La Anita". Photo prise en 1926, cinq ans après les exécutions des fusillés. Le vent a laissé à découvert des crânes, des os, des souliers.

     

    Le mois de décembre fut employé par les militaires à parcourir toute la province, arrêtant les derniers grévistes, et à les fusiller.

    Les chiffres définitifs des ouvriers fusillés oscillent entre 300 et 1500.

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    Deux prises d'un crâne d'un fusillé à l'estancia "San José" sur l'ordre du capitaine Elbio Carlos Anaya : il présente le classique tir de grâce sur la tempe et la sortie dans la partie postérieure du crâne. Preuve palpable de l'inexactitude du rapport signé de ce militaire, qui dit que à "San José", les grévistes furent tués en essayant de fuir.

    Le dimanche 1er janvier 1922, la Société Rurale fête la nouvelle année en célébrant un hommage au colonel Varela à l’Hôtel Argentino de Río Gallegos. Le 7 janvier débarque d’un bateau à vapeur Manuel Carlés, président de la Ligue Patriotique, et remet des décorations à Varela et à ses troupes. Le 11 janvier, le journal La Unión publie une déclaration de la Société Rurale annonçant la baisse des salaires d’un tiers, plus bas qu’avant la première grève.

    La seule manifestation de rejet fut réalisée par les pensionnaires de la maison close la Catalana, de Río Gallegos, qui refusèrent de recevoir les soldats stupéfaits, aux cris de « assassins ».

    Les Menéndez Behety facturèrent à l’Etat le loyer des hangars où ils logeaient les troupes de soldats qui venaient défendre leurs propriétés. Il n’y a pas de petits profits.

     

    Le 27 janvier 1923, à Buenos Aires, un anarchiste allemand, Kurt Wilckens tua le colonel Varela. Il avait déjà essayé de lui lancer une bombe, mais il avait renoncé parce que Varela était accompagné d’autres personnes ou de ses filles. Ce jour là Varela sortit seul de chez lui. Wilckens l’attendait devant chez lui, au 2461 rue Fitz Roy, quartier de Palermo. Il lui jeta une bombe qui blessa le militaire. Ensuite il lui tira 4 balles (nombre que Varela utilisait pour ordonner à ses hommes d’assassiner ses victimes) avec un Colt. Wilckens ne put pas fuir, un fragment de la bombe l’ayant blessé au péroné. A la police qui l’arrêta il dit : « J’ai vengé mes frères ».

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    Le vengeur Kurt Gustav Wilckens, photographie obtenue à l'infirmerie de la prison, 1923.

    L’acte de Kurt Wilckens fut amplement salué par les milieux anarchistes d’Argentine, et l’on parla même de l’attentat jusqu’en Alemagne et aux Etats Unis.

    Wilckens écopa de 17 ans de prison. Des journalistes purent lui parler en prison, et lui-même écrivit quelques articles pour une revue anarchiste.

    En juin 1923, Wilkens fut assassiné d’un coup de révolver dans sa cellule par Pérez Millán Temperley, qui déclara être parent de Varela. Cela généra l’indignation des anarchistes et des syndicats ouvriers. Une grève générale fut décrétée et une manifestation à Buenos Aires sur la Place Onze fit deux morts, 17 blessés et 163 détenus du côté des manifestants. Du côté de la police, un mort et 3 blessés.

    Perez Millán fut déclaré dément grâce à ses relations. Il fut interné. En 1925 il fut assassiné d’un coup de feu par un malade de l’établissement.

    Le 24 décembre 1927 deux bombes éclatent dans deux banques de Buenos Aires, deux morts. Le 24 décembre 1929, le président argentin, Hipólito Yrigoyen (parti Radical) essuie un attentat avec arme à feu perpétré par un anarchiste italien, Gaulterio Marinelli, abattu  sur place par la police.

    Le 6 septembre 1930 a lieu le premier coup d’état en Argentine. Le général Uriburu prend le pouvoir.

     

     

    DEDICATORIA

     

    A los poderes públicos argentinos. 

    En demanda de justicia por los crímenes de lesa humanidad, que se han cometido y siguen todavía cometiéndose en los Territorios del Sur, donde el sentimiento de la nacionalidad y el concepto de Patria son considerados como un verdadero mito por parte de los latifundistas detentadores de la tierra pública, plutócratas patagónicos, que han amasado sus fabulosas fortunas con sangre de indios y cristianos y con lágrimas de huérfanos y viudas. 


    El autor. 

     

    "La Patagonia trágica" José María Borrero. Peña Lillo. Ediciones Continente. BIBLIOTECA DEL PENSAMIENTO NACIONAL. Buenos Aires, enero de 2005. Primera edición: Editorial Kraft, Bs As, 1928. 

     

     

     

    DÉDICACE

     

    Aux pouvoirs publics argentins 

    Demande de justice pour les crimes de lèse humanité, qui ont été commis et continuent à se commettre dans les Territoires du Sud, où le sentiment de la nationalité et le concept de Patrie sont considérés comme un véritable mythe de la part des grands propriétaires détenteurs de la terre publique, plutocrates patagons, qui ont amassé leurs fabuleuses fortunes avec le sang des indiens et des chrétiens et avec les larmes des orphelins et des veuves.

     

    L’auteur 

     

    "La Patagonia trágica" José María Borrero. Peña Lillo. Ediciones Continente. BIBLIOTECA DEL PENSAMIENTO NACIONAL. Buenos Aires, enero de 2005. Primera edición: Editorial Kraft, Bs As, 1928. 

     

     

    Sources :

    Photos : La Patagonia Trágica, José María Borrero, Publicaciones Zagier y Urruty, Buenos Aires

    La Patagonia Rebelde - Asesinatos, piratería y esclavitud, Osvaldo Bayer, Editorial Nueva Imagen, México

    La Patagonia Rebelde, film de Hector Olivera, 1974

    Chapitre 34 : L'estancia La Anita - La Patagonie tragique

     

     

    Musique : Alfredo Zitarrosa, (Uruguayen) "Vea patron", chanson de Anibal Sampayo (Urugayen aussi)

    Vea patrón (o Patrón)

    Alfredo Zitarrosa

    (Milonga)

    Patrón,

    Esa sombra que tirita tras sus reses,

    huella y harapos, comiendo a veces;

    patrón, por sus intereses,

    ahí va su peón.*

    Patrón,

    Esa sombra que levanta sus galpones,

    sudor trenzado con otros peones;**

    patrón, por sus ambiciones,

    ahí va su peón.*

    Patrón,

    Esa sombra carne al sol que le rotura,

    con sueldo enano, su tierra oscura;

    patrón, y que usté disfruta,

    ahí va su peón.*

    Patrón,

    Esa sombra, como un nuevo Cristo que anda,

    piedra en el pecho, cruz en la espalda;

    patrón, y tosiendo rabia,

    ahí va su peón.*

    Patrón,

    Una sombra y otra sombra hacen tormenta,

    y el vendaval no tiene riendas,

    patrón, no hay quien lo detenga;***

    ahí va su peón.

    Patrón,

    Si esa sombra en luz estalla y ve que avanza,

    como una aurora, en su garganta,****

    patrón, se le vuelve daga,

    ése es su peón.

    * Alfredo Zitarrosa dice "ése es su peón".
    ** Alfredo Zitarrosa dice "sudor trenzado, con otros piones".
    *** Alfredo Zitarrosa dice solamente "no hay quien lo detenga".
    **** Alfredo Zitarrosa dice "como una aurora, y en su garganta".

    Aníbal Sampayo

     

     

    Voyez patron (ou Patron)

    Alfredo Zitarrosa

    (Sur un air de milonga)

    Patron,

    Cette ombre qui grelotte derrière votre bétail

    Traces des animaux et haillons, qui mange parfois

    Patron, pour vos intérêts

    C'est votre péon.

    Patron,

    Cette ombre qui répare vos hangars

    Sueur tressée, avec d'autres péons

    Patron, pour vos ambitions,

    C'est votre péon.

    Patron,

    Cette ombre chair au soleil qui vous défriche

    Avec un salaire de misère, votre terre sombre

    Patron, et dont vous profitez

    C'est votre péon.

    Patron,

    Cette ombre comme un nouveau Christ qui marche

    Pierre au cou, croix dans le dos

    Patron, et qui tousse des souffrances

    C'est votre péon.

    Patron,

    Une ombre et une autre ombre font un orage

    Et la tempête n'a pas de rênes

    Patron, rien ne l'arrête

    Voilà votre péon.

    Patron,

    Si cette ombre éclate en lumière et que vous voyez qu'elle avance

    comme une aurore, dans votre gorge

    patron, elle devient dague

    C'est votre péon.

     

    Aníbal Sampayo

     

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  • Commentaires

    1
    Catalina
    Vendredi 31 Janvier 2020 à 14:45

    Bonjour pouvez-vous m'aider SVP , je voudrais visiter l'estancia LA ANITA durant mon séjour en Patagonie fin mars. Pouvez-vous me direc comment les contater ?

    Merci par avance. Cordialement

      • sandra fierro
        Lundi 3 Février 2020 à 19:21

        Bonjour,

        Je suis contente de savoir que vous vous êtes intéressée à mon blog. Je n'habite plus en Argentine maintenant. Mais vous pouvez poser la question à Alejandro Kostovetsky, qui travaille dans le tourisme à Buenos Aires et qui pourra vous répondre :

        alexkostovetsky@gmail.com

        Cordialement

        Sandra Fierro

         

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