• Chapitre 39 - Mon père à Calafate

    39 - Mon père à Calafate

    J’invitai mes parents à venir, une deuxième fois. Ils connaissaient déjà Bariloche (voir chapitre 12). Ma mère déclina l’offre, quinze heures d’avion c’était trop. Mon père, toujours un pied en l’air, se prépara. C’était l’été austral 1988. Il voulait venir à Noël. Non, lui dis-je, le glacier Perito Moreno est sur le point de rompre son barrage de glace, on dit qu’il va se casser en février. Viens donc à ce moment-là.

    Le père ignorait tout de l’existence du glacier Perito Moreno, ne parlons pas de sa rupture. Je lui disais de venir en février, il arriva en février. Il prit un vol Paris-Buenos Aires-Río Gallegos. Il arriva sur le même vol qu’un groupe de Jet Tours. Je le présentai au Tour Conductor, lui demandai la permission de le mettre au fond du car, et nous voilà partis.

    Nous étions logés à la pension de Carmen. Il occupait le lit de Cristina, qui était repartie à Bariloche. Je le fis passer dans toutes les excursions.

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    Devant le glacier Upsala

     

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    Laguna de los Témpanos

    Puis, comme il avait amené ses cannes à pêche, il prit le permis et se livra à son plaisir favori sur les rives du lac.

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    Moi, je travaillais tous les jours. Comme je l’avais présenté à tout le milieu touristique de Calafate, il était « el papa de Sandra », plus connu que le loup blanc.

    Donc je lui avais donné les consignes : Tu vas à l’agence le matin, à l’heure des guides et des chauffeurs. Tu demandes quel car va au glacier Perito Moreno. Tu attends que le chauffeur monte dedans. Tu montes, tu dis bonjour, tu demandes s’il veut te prendre, et tu vas t’asseoir au fond du car.

    Une fois qu’il eut montré patte blanche et qu’il se fut conformé aux usages en vigueur dans le milieu touristique, les chauffeurs l’asseyaient devant, à la meilleure place. Lorsque le car commençait à longer les rives du bras Rico du lac Argentino, il repérait un coin qui lui plaisait et demandait l’arrêt. Il passait la journée à pêcher, avec le pique nique. A l’heure où les excursions revenaient, il se plantait sur la route de gravier (on entend venir les cars de loin, et on voit le nuage de poussière). Le premier car qui passait le ramassait, même les chauffeurs des autres agences s’arrêtaient. Comme il avait souvent dépassé le nombre de truites autorisées, il en donnait aux chauffeurs.

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    Le 15 février, c’était la fête du village. Pour l’occasion, la mairie se fendait d’un asado géant pour les habitants du village. Des agneaux grillés. Mon père, qui alla faire un tour, n’en croyait pas ses yeux. Il l’a pris en photo.

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    Asado pour la fête de Calafate

    « Il y en avait plein, mais alors, je n’ai jamais vu une grillade partir aussi vite » me dit-il le soir.

    Deux jours après, le 17 février 1988, le glacier se rompait. Nous en reparlerons. Le paternel eut la chance phénoménale d’y assister.

    Lorsque le moment de repartir fut venu, les guides et chauffeurs firent un asado en l’honneur de son départ. Il s’en souvient encore.

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