• 21

    A Bariloche, les guides de tourisme étaient organisés. Ils avaient créé une « Sociedad de guías »,  qui possédait la personnalité juridique. Cette association était sur le point de se dissoudre parce que personne ne s’en occupait plus vraiment. Les rapports annuels d’activité n’étaient  plus déposés, bref, le Tribunal avertit que l’association allait perdre la personnalité juridique.

    On battit les tambours, on alla voir les guides, un par un, on fit des réunions. On repêcha la personnalité juridique in extremis. Les guides me proposèrent d’être la présidente, certainement parce que j’avais été le casse pieds numéro un pour relancer l’affaire. Je déclinai l’offre. Il me semblait que ce serait mieux que ce soit quelqu’un d’Argentin. On élit donc Ana, guide de Murisur, sur les catamarans qui sillonnaient le lac Nahuel Huapi tous les jours.

    Chapitre 21 Le milieu du tourisme

    En ce temps là le port était à 25 km de la ville, à Puerto Pañuelo. Celui du Centre Civique de Bariloche, détruit par un tremblement de terre en 1960, n’avait pas encore été reconstruit.

    L'excursion lacustre la plus prisée allait à une île du lac, l'île Victoria, et sur la rive d'en face, visiter le fameux bois des arrayanes. 

    Chapitre 21 Le milieu du tourisme

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  • 22

    Iglesia Turismo, l’agence de voyage qui me donnait du travail, me payait les excursions terrestres à la journée, au tarif de la Société des Guides. Mais elle possédait aussi des bateaux qui réalisaient des excursions lacustres. Les guides des bateaux étaient employés et payés au mois, plus les commissions de ce qu’ils arrivaient à vendre aux touristes.

    Cette agence opérait des excursions à Puerto Blest, au fond du lac Nahuel Huapi, où les passagers passaient la journée. Mais elle avait aussi l’exclusivité de la traversée de la frontière avec le Chili : el cruce.

    Le guide en titre pour la traversée, Sandy, laissa le poste vacant. Il avait déjà des ennuis de santé, les reins en déconfiture. Il devait décéder quelques années plus tard. Le rein que sa femme lui avait donné n’avait pas tenu.

    Chapitre 22 : La traversée au Chili par les lacs

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sandy, in mémoriam

     

     

     

     

     

     

     

    Comme Iglesia Turismo m’employait déjà pour les excursions terrestres, et que je parlais 3 langues, on me proposa le poste.

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  • 23

    En 1986, la comète de Halley se promena un bon moment dans le ciel austral. La presse s’en fit copieusement l’écho, avec plans du ciel, et heures propices pour l’observer. Malgré la fatigue des horaires déments de nos excursions, je persuadai Cristina de mettre le réveil à 4 heures du matin pour aller voir ça. On se leva donc, on enfila un pull par-dessus le pyjama, et on sortit sur la route du Faldéo pour scruter le ciel. Rien. Dans mon idée, elle devait être comme sur la tapisserie de Bayeux, grosse comme un ballon de foot… On chercha de tous les côtés, et rien. Je me relevai la nuit suivante, mais seule, Cristina voulait dormir  — « Laisse-moi tranquille avec ta comète, tu sais même pas où elle est ! » — pour constater une deuxième fois, journal dans une main et lampe électrique dans l’autre, que la comète n’était pas là où ça disait dans le journal. M’enfin, ils affrètent des avions entiers pour aller la voir dans le désert au Chili !

    En fait, elle n’était pas plus grosse qu’une autre étoile, à l’œil nu. Ce qui fait que j’étais bien dans l’hémisphère sud quand la comète de Halley est passée, mais je ne l’ai pas vue.

    Le premier qui rigole, ça va mal aller !

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    24

     

    J’échappai une fois au deux à la traversée au Chili, parce qu’il arrivait des Français, et la compagnie m’envoyait en excursion terrestre.

    J’accompagnai un jour un groupe de sénateurs français, tous des hommes, qui allèrent visiter Villa La Angostura, la petite ville sur la rive d’en face, de l’autre côté du lac.

    Chapitre 24 : Le Roi de la Patagonie

    L'église de Villa la Angostura

    C’est à Villa la Angostura que vécut longtemps, en prison dorée, la veuve du Général Perón. Non, pas Evita, qui est morte avant lui. Isabel Perón. Au décès du Général, en 1974, elle devint présidente de la République, jusqu’au golpe de 1976 de Videla et ses amis. Ils l’enfermèrent un temps à Villa La Angostura, puis lui l’exilèrent en Espagne. Les Sénateurs, lorsque je leur en parlai sur le chemin, voulurent voir la propriété.

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  • 25

    L’hiver à Bariloche, on se chauffait au gaz. Il fallait commander des grosses bonbonnes hautes et allongées, que l’on appelait des « tubes » de gaz. On en avait toujours deux dehors. Lorsque l’un se finissait, il fallait sortir (toujours de nuit et bien froid, ça ne ratait jamais) changer le branchement. Ces tubes coûtaient la peau des fesses. Cristina et moi suivions avec intérêt l’avancement du gazoduc qui nous amènerait le gaz de ville de la région de Neuquén.

    « – Hasta en verano con las ventanas abiertas ! » (Même en été avec les fenêtres ouvertes !) disait la voisine, qui n’en pouvait plus des tubes.

    Lorsqu'enfin le gazoduc arriva à Bariloche, le propriétaire ne voulut pas nous payer le branchement. Indignées, Cristina et moi on commença à faire la grève du loyer..

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